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Une « découverte » chez la souris…

Un médicament possible pour certaines anorexies (Communiqué du GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences)

 

Ce que l’on sait :

Les mécanismes neuronaux impliqués dans l’anorexie mentale sont mal compris. Conséquences : il n’existe pas de traitement médicamenteux spécifique.
D’origine multifactorielle, les TCA, et plus particulièrement l’anorexie mentale, sont associés à une flexibilité cognitive faible, des troubles obsessionnels compulsifs, des mécanismes de récompense aberrants malgré les conséquences négatives pour la santé. Ces comportements font suspecter que ces caractères ont un rôle central dans les TCA, car dirigés vers un but.
Le striatum, noyau de la base du cerveau, est impliqué dans la régulation de l’activité physique et de la recherche de récompenses. Par contre, sa fonction dans la naissance de nos habitudes quotidiennes et de nos automatismes est moins bien connue.

Ce que l’on a découvert :

Le Pr Salah El MESTIKAWY et son équipe de l’institut Douglas à Québec au Canada  par leur recherche ont montré le rôle essentiel du striatum  secrétant un neurotransmetteur, l’acétylcholine. Une baisse d’acétylcholine dans le striatum entraîne la naissance excessive d’habitudes qui peuvent conduire à une restriction alimentaire.
Alors que normalement, lorsque le contexte extérieur change, la personne s’adapte en empêchant la survenue d’une habitude pour que le comportement soit en adéquation avec la situation. Dans le cas d’une anorexie, cette marche arrière est impossible, l’habitude reste. Ainsi, une souris devenue anorexique qui a faim, car elle n’a pas mangé, a une activité physique intense, elle continue de pédaler dans sa roue, bien que de la nourriture lui soit présentée.
Les chercheurs du GHU Paris, du Douglas Institute, de l’INSERM et du CNRS ont montré  que l’on pouvait compensé le faible taux d’acétylcholine en donnant aux souris un médicament, type donépézil, donné pour la maladie d’Alzheimer, les troubles anorexiques disparaissent.

Une étude clinique chez l’Homme :

L’équipe du Pr Philip GORWOOD de la CMME (Clinique des Maladies Mentales et de l’Encéphale du GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences) qui prend en charge les personnes ayant une anorexie sévère chronicisée vont lancer un essai clinique transposant les résultats obtenus chez la souris.
Le protocole expérimental de cette étude pilote nécessite dans un premier temps de construire une cohorte de patients montrant des mécanismes dysfonctionnels liés aux habitudes, après des tests neuropsychologiques appropriés. Cohorte en double aveugle incluant 200 personnes pour reproduire les résultats expérimentaux obtenus avec la souris. Cette expérience va durer entre un et deux ans.